Zarmine aménageur, c’est à dire imaginant des modifications, des transformations, des issues plastiques et esthétiques, toujours renouvelées, à des espaces dont l’ingratitude peut-être un frein à leur appropriation pour les rituels collectifs espérés des organisateurs, pour le cérémonial de la culture pratiquée localement.

Au Festival de Cinéma de Douarnenez, depuis 2003, la gestion de l’espace central de vie des festivaliers, visiteurs et invités, ainsi que celle des espaces périphériques, est annuellement la problématique d’intervention et le pari de Zarmine. Avec en prime, la revendication culturelle et politique du festival (qui traite des minorités et des peuples minorisés du globe) qui doit audible, vue.

 

Contraintes, pari, enjeux : le transformisme d’un parking, de chapiteaux, d’une place de la poste, de palissades, d’escaliers, de salles de sport de MJC, dans des conditions météorologiques capricieuses, en une arène vitale, un théâtre de rencontres et de promiscuités joyeuses, sur des thématiques politiques, ethniques et culturelles planétaires. Lieu par lieu, sas par sas, dans une continuité de sens. Créations de luminaires, de mobiliers, d’objets symboliques marquant les espaces opérationnels (entrées et sorties du site, lieux de débats, espaces de restaurations, tentes de travail, …), peintures et autres assemblages sont alors déclinés en veillant à l’esprit du lieu. Comme au confort des sens.

L’aménagement tient du subtil et du sensible, de la forme et du fond.

L’intervention plastique entre de plein pied dans une réalité physique et matérielle, rébarbative, pour fabriquer à partir de contraintes multiples, une liberté nouvelle, provisoire, sur laquelle les publics et les organisateurs peuvent se réaliser et réaliser leur utopie.