La collaboration de Zarmine avec Les Tombées de la Nuit s’apparente à une démarche d’accompagnement artistique, une investigation !
Zarmine intervenant dans le projet du festival comme un commando au service de son projet global, sur des concepts résumés ainsi : "Le Festival prend
en compte l’endroit où il se trouve. Il jongle avec l’espace, s’appuie, s’inspire ou détourne le territoire pour que l’art y prenne encore plus de sens. Il aime recycler en «scènes» des lieux de
la vie quotidienne pour que la culture ne reste pas dans sa tour d’ivoire. L’équipe met la place du spectateur au cœur de ses réflexions. Ici, celui-ci n’est pas en retrait. On travaille le
rapport entre l’œuvre, le contexte et des spectateurs complices : jusqu’à quel degré peuvent-ils interagir, participer ? ".
En faisant siens les propos des Tombées de la Nuit, le collectif s’est penché sur des réflexions traitant de la circulation, du paysage et des usages de l’urbanité,
de la rencontre des spectateurs entre eux, et avec l’espace, mais aussi sur la notion d’identité territoriale, symbolique ou réelle, imaginaire historique, sociale et culturelle.
Contraintes, enjeu, pari : Concevoir, construire et aménager des espaces plastiques, esthétiques, insolites, extérieurs ou intérieurs, qui
deviennent, autant que des œuvres éphémères, des pensées physiques, des incitations, des interrogations, des mises en situation humaines, par le jeu du décalage d’univers, de suggestions
poétiques, d’incitations à une convivialité nouvelle.
Les interventions du collectif se sont souvent traduites par des procédés ayant soudain une identité, donc un nom, et des fonctions, donc des
appropriations. Une éthique de l'espace ! Les Bampadaires, les Ilots, les Veilleuses, les Egopodes par exemple, imaginés par Zarmine, répondent alors aux intentions du festival,
modifiant les perceptions que l’on a de mobiliers urbains ou d’une rangée d’arbres dans une ville, d’un puits de lumière de coin de rue ou d’une salle close soudain promise aux murmures que sa
conception, sa forme et ses lumières imposent !
Du Parc du Thabor à Rennes, dont le Carré Duguesclin et ses alentours, aux autres lieux dévolus au festival, Zarmine a développé dès la conception des espaces,
une réflexion sur le temps ! L’espace, donc, et le temps ! Déréglé, modifié, rallongé, commun, personnel, intime. Et l’équation des deux ensemble pour décliner des visions, des
surprises poétiques, des installations lumineuses qui redéfinissent quelques heures, la ville, autant que l’idée de la ville.